Vue du vélo: la Haute Route Pyrénées 2016 - Alpine-Cols

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Vue du vélo: la Haute Route Pyrénées 2016

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PAR: YANNICK DRANGOWSKI

ETAPE 1 SAMEDI 20 AOÛT

ANGLET BASQUE COAST – LA PIERRE SAINT-MARTIN 143KM

Première étape très dure : quasiment le remake de l’édition 2015, avec la traversée du pays basque, ses routes vallonnées, d’innombrables murs casse pattes. Une progression chaotique avant le premier col de cette épreuve, Ahusquy : c’était le dernier en 2014, et il avait marqué les esprits. Routes étroites, forte pente, paysage sauvage, belle entrée en matière avant le gros morceau de la journée : La Pierre St Martin. Cette montée est longue, connue pour ces ruptures de pente donnant lieu à de véritables batailles face à des pourcentages atteignant les 12%. Dans le peloton de la HR 2015, on a entendu parler d’ « étape assassine » Nous sommes prévenus…

Conseil : Démarrer doucement, malgré l’euphorie : la semaine est longue, et cette étape va laisser des traces

ETAPE 2 DIMANCHE 21 AOÛT

PAU – ARGELÈS-GAZOST 146KM

On remet le couvert, très semblable à la deuxième étape de la HR 2015, attention aux premiers kilomètres, la route qui mène au premier col peut être similaire à la veille, usante. En fait cela dépend des organisateurs, mais tout laisse à penser qu’ils aiment bien corser les choses et entretenir la réputation de la plus dure cyclosportive par étape… Marie Blanque, on ne le présente plus, avec son fameux mur de 4km à 12%, puis sa descente qui nous mène au majestueux col d’Aubisque : régulier, si le temps est avec nous cette ascension mythique est un plaisir, le col du Soulor s’enchaine presque sans s’en apercevoir, une formalité. De là, attention, descente vertigineuse sur Ferrière, puis enchainement sans transition vers le col de Spandelle. Col méconnu de cette partie des Pyrénées, sa route étroite, en mauvaise état est sans doute l’unique raison pour laquelle il est boudé par le Tour de France. Pour le reste, accrochez vos ceintures, 8.4% de moyenne sur 10 km, des rampes à 10%, encore !!! A noter que la descente vers Argelès-Gazost est très dangereuse due principalement à l’état de la route.

Conseil : se méfier des premiers kilomètres, ne pas s’isoler, et ménager ses efforts avant les cols

ETAPE 3 LUNDI 22 AOÛT

ARGELÈS-GAZOST – COL DE COURADUQUE 16KM

Original, rarement monté par les cyclistes de passage dans cette vallée, le col de Couraduque ne manque pourtant pas d’intérêt. Original aussi, mettre le contre la montre le troisième jour. En fait, du bons sens, au regard du programme de la semaine. Pour récupérer de deux premières étapes difficiles, c’est de bon augure, et sachant que la dernière étape reliant Toulouse ne présente pas de difficulté majeure, sa position dans le programme hebdomadaire est idéale.

Concrètement il s’agit, au départ d’Argelès, de commencer l’ascension du col du Soulor, mais à mi-chemin, on bifurque à droite pour emprunter une route sans issue qui monte à la station de ski de fond de Couraduque. On parle de col, quand même, car il est possible de basculer de l’autre côté, mais avec un VTT… Au départ d’Argelès la pente est très dure sur une route très large en bon état, il ne faudra pas se sentir trop fort sur cette belle enrobée, et profiter de la possibilité de souffler sur le faux plat transitoire qui mène au pied de la station de ski. Une fois la bifurcation effectuée, il reste 6.5km à 7% de moyenne, une ascension relativement régulière avec quelques moments de répit. Si faire un bon chrono est un objectif, c’est dans cette deuxième partie qu’il faudra tout mettre en œuvre.

Conseil : Il serait peut être bon de rallonger un peu et de profiter de la vallée autour d’Argelès pour faire 1h de plat en récupération active, en prévision des étapes à venir !!!

ETAPE 4 MARDI 23 AOÛT

ARGELÈS-GAZOST – PLA D’ADET 97KM

Une étape Pyrénéenne comme on les aime, 100 km, trois cols, un vrai régal. Comme annoncé sur le site de l’organisation, pas beaucoup de plat au programme de la journée. Le col du Tourmalet, entrée en matière que l’on ne présente plus, c’est long, c’est dur, à peine 10km d’échauffement dans les jambes avant d’attaquer les premières rampes de ce col de légende. De 1h10 à plus de 2h30 d’effort selon le niveau de chacun, il se mérite, le Tourmalet. Sans transition aucune, on prend la direction du col de la Hourquette d’Ancizan qui fait route commune avec celle de l’Aspin jusqu’à la station de Payolle. Ici l’ascension proprement dite de la Hourquette commence. Dans la forêt, de fortes pentes, une route étroite, ce col est sauvage, il n’est pas rare de slalomer entre les vaches ou les moutons pendant que l’on se bat avec son vélo. Une petite descente vient ponctuer l’ascension, mais ce n’est pas fini, la dernière partie fait progresser le cycliste dans un cirque majestueux, à découvert, avec, si le temps le permet, de superbes vues sur la vallée. Attention à la descente, encore une fois, on évolue sur route étroite, plus ou moins bien entretenue, certains virages se referment dangereusement, cela peut vite devenir un calvaire si on est par la fatigue. Allez, on souffle un peu, quelques kilomètres de plat, une brève transition avant de s’attaquer à la dernière difficulté : le Plat d’Adet. Ce n’est pas une ascension excessivement difficile : certes les premiers kilomètres avoisinent les 9% de moyenne, mais c’est surtout sa position en fin d’étape qui rend ces 10 derniers kilomètres compliqués.

Conseil : Accrochez-vous, les montagnes russes commencent. Journée difficile avant une journée encore plus dure : manger, boire, manger, boire, et manger !!!

ETAPE 5 MERCREDI 24 AOÛT

SAINT-LARY SOULAN – CAP DE LONG 100KM

On est bien à Saint-Lary, alors on y reste. Belle étape que cette cinquième journée. Pas moins de quatre ascensions en 100 km, on s’amuse bien du côté organisation. La configuration des vallées, proches les unes des autres, offrent cette possibilité, alors autant en profiter.

La Hourquette dans le sens inverse, c’est régulier, c’est le début de la journée : « Ah mais c’est raide quand même », oui, oui, mais bon, allez, tout va bien ! L’Aspin, en suivant, 6km à 7%, facile, c’est dans la poche. Longue descente, et long faux plat, tiens ça fait du bien, on peut tourner les jambes, on avait presque oublié comment ça fait. 18km de faux plat donc pour nous amener au pied de l’Azet. Bon alors là, ça se complique. Le plat, on en reparlera demain, aujourd’hui c’est fini… Il est court le col d’Azet, mais qu’il est dur, les premiers kilomètres sont à 10% de moyenne, et si cela se calme un peu vers le sommet, avec les kilomètres accumulés depuis le départ, on se dit qu’une arrivée au sommet d’Azet cela aurait peut-être pu suffire. Mais non, on continue, après une descente dangereuse, on rejoint le village départ de St-Lary, et là on s’embarque vers l’inconnu, vers le lac de cap de long. 23 km d’ascension, 1300m de D+ (1/4 de l’étape), ça va faire mal !!! Les 7 premiers kilomètres ne sont pas très engagés, mais c’est long, et on ne se rend pas bien compte de la progression que l’on fait. Après 10 km, on quitte la route principale qui mène en Espagne, et là l’ascension prend une autre dimension. Elle marquera les esprits, c’est sûr, le paysage est grandiose, la difficulté de la pente est réelle, mais que c’est beau…. Apothéose en vue du barrage, fin du supplice, la montagne est à vif, cassante, rugueuse, sauvage. Un must do des Pyrénées, très bonne initiative que d’emprunter cette route escarpée que seuls les chasseurs de col connaissent.

Conseil : Considérée comme l’étape reine, le secret de la réussite réside dans la gestion de l’effort et l’alimentation

ETAPE 6 JEUDI 25 AOÛT

SAINT-LARY SOULAN – PEYRAGUDES 131KM

Comme lors de l’édition précédente, on attaque directement les hostilités aujourd’hui, avec le col d’Azet dans le sens inverse de la veille. C’est dur de commencer la journée comme ça, mais il faut essayer de s’accrocher à quelques autres cyclistes car la suite du programme, c’est 70 kilomètres de vallée qui vont permettre de contourner les montagnes et d’aller chercher le Port de Balès par son côté le plus dur. Il vaut mieux ne pas être isolé… Le Port de Balès, de ce côté, c’est 19km, avec des passages à 11%. Le début est plutôt tranquille, mais une fois engagé dans les pourcentages, cela ne s’arrête qu’une fois au sommet. Cette ascension est très attrayante par son côté sauvage, un peu moins peut-être pour ceux qui n’aiment pas les forts pourcentages. La suite se fait encore une fois sans transition, on passe littéralement d’un col à l’autre, et pas des moindres : le Peyressourde. De ce côté-là, les longues lignes droites à 9%, voire 10%, semble interminables. Les derniers kilomètres sont plus attrayants, avec de beaux lacets qui permettent de se relancer. Et ce n’est pas fini, on bascule, et comme je pense que les organisateurs sont très joueurs, ils vont nous faire monter à la station de Peyragudes par le côté le plus dur, sinon c’est pas drôle. Alors là c’est plutôt court, 3 ou 4 km je crois, mais un mur affreux va venir gêner la progression des plus téméraires et véritablement faire souffrir voire décourager les autres. La motivation reste qu’une fois cette étape fini, le défi est presque réussi.

Conseil : Ne pas se retrouver isolé au sommet de l’Azet, nécessité absolue d’accrocher un groupe pour la vallée.

ETAPE 7 VENDREDI 26 AOÛT

PEYRAGUDES – TOULOUSE 169KM

Il faut espérer qu’il ne fasse pas très froid au départ de cette étape, parce que partir tôt le matin en descente de col…. Pas de difficulté majeure pour cette étape, si ce n’est la distance, cela manque un peu d’intérêt. Il faut quand même passer le col de Menté et ses 9km à plus de 9%… Ceux qui jouent encore une place au générale vont rouler très vite, quant aux autres, il vaut mieux choisir son groupe et profiter de la dernière journée de vélo ! Dans l’édition précédente, le choix de l’itinéraire pour rallier Toulouse n’était pas très heureux, à voir cette année.

Conseil : Comme la veille, trouver un groupe, et profiter des derniers kilomètre de cette édition 2016

Parcours et profils de toutes les étapes

BILAN:

On pourrait penser que cette nouvelle édition ressemble beaucoup à la précédente, mais un réel effort de diversification et d’originalité a été mis en œuvre par l’organisation. Les difficultés annoncées sur le papier semblent à la hauteur de la réputation que souhaite entretenir la HR. Petit bémol quant à la dernière étape, je ne lui trouve pas un très grand intérêt sportif, mais logistiquement, la proximité de l’aéroport est indéniable !

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